Et si le futur du freelancing passait… par un retour au salariat ?
Depuis quelques années, un phénomène prend de l’ampleur dans l’univers des indépendants. Encore marginal au début des années 2010, le portage salarial s’est imposé comme la solution hybride idéale entre autonomie et sécurité. En 2025, il ne s’agit plus d’un simple effet de mode. C’est une révolution structurelle du travail à laquelle on assiste.
Mais qu’est-ce qui explique cette explosion ? Pourquoi les freelances, réputés farouchement indépendants, sont-ils de plus en plus nombreux à choisir… de redevenir salariés ? Et quels chiffres cachent cette croissance spectaculaire ? On vous explique tout.
Commençons par les faits. Le chiffre d’affaires du secteur du portage salarial en France est passé de 1,25 milliard d’euros en 2020 à 2,4 milliards d’euros en 2024, selon les chiffres de la FEDEP’S (Fédération des Entreprises de Portage Salarial). Cela représente une croissance de +92 % en seulement quatre ans.
À titre de comparaison :
En 2006, on recensait moins de 10 000 consultants portés en France.
En 2023, ils étaient plus de 130 000.
Et en 2025, les projections tablent sur plus de 160 000 professionnels portés en activité.
👉 Autrement dit, le portage salarial double tous les 5 ans. Et cette dynamique concerne aussi bien les jeunes diplômés que les profils seniors, les consultants que les développeurs, les indépendants établis que les salariés en reconversion.
🔍 Mais pourquoi un tel engouement ?
Le succès fulgurant du portage salarial ne tient pas au hasard. Il répond à des mutations profondes du monde du travail – et aux aspirations d’une génération qui refuse de choisir entre liberté et protection.
Dans un monde instable, les indépendants veulent de la flexibilité sans sacrifier leur couverture sociale. Le portage salarial offre :
- Un contrat de travail (CDI ou CDD)
- Des cotisations retraite, chômage, mutuelle, prévoyance
- Une fiche de paie stable, facilitant crédits, logements, une avance intégrale de salaire, etc...
Ce n’est pas un hasard si près de 75 % des portés citent la sécurité du statut salarié comme motivation principale.
Facturation, relances, URSSAF, TVA, obligations comptables… L'administratif est souvent le cauchemar des freelances.
En portage salarial, tout est géré par la société de portage. Le freelance, lui, se concentre sur l’essentiel :
✅ Trouver ses missions
✅ Exécuter son travail
✅ Développer son chiffre d’affaires
Et c’est justement là que l’écart se creuse avec d’autres statuts : les portés gagnent plus en moyenne car ils se concentrent sur leur cœur de métier.
De nombreux clients refusent de contracter directement avec des indépendants, principalement pour des questions de taux de dépendance pour une seule et même société. Le portage salarial apporte une réponse simple à cette problématique sans passer par une ESN référencée chez le client qui applique un taux de marge bien supérieur aux frais de gestion d'une EPS.
"Grâce au portage, j’ai enfin pu décrocher une mission avec une multinationale qui refusait les freelances en direct", explique Amélie, UX designer à Lyon.
Pour un freelance établi, le statut de micro-entrepreneur montre vite ses limites (plafonds de chiffre d’affaires, fiscalité, charges sociales mal calibrées…). Le portage permet de facturer sans plafond, de déléguer la gestion, et surtout de structurer son activité comme une entreprise, tout en gardant sa liberté.
En 2024, 41 % des portés gagnaient plus de 4 000 € nets par mois. Preuve que le portage est loin d’être réservé aux débutants.
✅Informatique et digital : développeurs, DevOps, chefs de projet IT
✅Conseil en stratégie / management
✅Ingénierie & Industrie
✅Marketing / communication / UX design
✅Formation professionnelle
Tous ces métiers partagent un point commun : la vente de prestations intellectuelles à forte valeur ajoutée, avec une clientèle souvent B2B. Autrement dit, le terrain de jeu idéal pour les indépendants en portage.
Le portage séduit aujourd’hui autant les trentenaires en quête de sens que les quarantenaires qui veulent quitter le salariat sans perdre leurs droits, ou les séniors experts qui veulent monétiser leur expérience en douceur.
Ce modèle est aussi plébiscité par les entreprises qui ont besoin de flexibilité, mais cherchent à travailler avec des partenaires stables et bien encadrés.
Le portage salarial n’est plus une alternative. C’est en train de devenir un standard du freelancing haut de gamme.
Avec la croissance continue des freelances en France (+3 % par an depuis 2018), les effets de la réforme du statut d’auto-entrepreneur, et la transformation numérique des entreprises, tout indique que le portage salarial va continuer de croître fortement.
Certaines estimations tablent sur 200 000 consultants portés d’ici 2030, avec une montée en puissance des services associés (formation, accompagnement, coaching, réseau…).
✔️ Il répond à un vrai besoin du marché
✔️ Il offre un statut hybride rassurant
✔️ Il permet de gagner mieux, en toute autonomie
✔️ Il structure la prestation indépendante avec un cadre pro
✔️ Il s’impose progressivement comme un standard du freelancing moderne